Réponses de la séance vidéo / Partie 2

Voici quelques questions auxquelles j’ai répondu pendant la séance vidéo. Si vous avez des questions, à n’importe quel sujet, vraiment, n’hésitez pas à me les envoyer. Cette communion que nous avons ensemble a vraiment beaucoup de valeur pour moi !

Toi et ton équipe faisiez partie d’un groupe. Suite à la douloureuse épreuve que tu as traversée, tu as sorti un magnifique album, mais à ton nom. Cela veut-il dire que le groupe est fini, les autres membres n’ont pas hésité ? Pour terminer, merci infiniment pour ta disponibilité.

Nous sommes d’abord et avant tout des amis, une famille… c’est ce que nous sommes et aspirons être avant toute autre chose, donc je crois que lorsque le lien est si singulier, la mesure d’amour et de compréhension ne se calcule jamais au “je”… Il s’agit de s’offrir à l’autre… et de se faire disponible à recevoir l’autre… alors c’est de cette façon que tout s’est développé… naturellement… et les doutes et angoisses que j’avais ont pu se vivre dans cet état de paix que mes amis m’ont offert… Ils comprennent que je suis une personne grandement meurtrie et leur douceur est un grand réconfort… Je ne crois pas que j’aurais eu le courage de partager, voire produire Windows in The Sky sans eux, encore moins d’y mettre mon nom et d’en assumer sa nature.  

Comment définis-tu les deux années passées au Maroc ? C’est long deux ans !

Je dirais que ce fut l’occasion pour moi de me regarder pour qui j’étais malgré la peur de découvrir ce que j’étais peut-être devenu ou de me condamner à demeurer le même si je n’étais plus du tout heureux… Ce fut un temps à la fois très sombre, mais incroyablement lumineux également… J’y ai vécu une profonde solitude, mais je me suis découvert également… j’ai appris à exister au-delà du bruit dont j’étais devenu dépendant afin de couvrir le silence qui m’habitait à cette époque de ma vie… Je n’avais passé que 3 ou 4 jours à Tanger préalablement, je n’y connaissais rien, ni personne… et j’y ai fait des merveilleux amis… des gens riches de coeur et généreux en amour… 

Comment ça se passe pour toi ? Je veux dire par là, le fait de ne pas jouer devant un public ?

J’ai des sentiments mitigés en ce moment, et ce n’est pas de ne pas pouvoir jouer… Je vois à quel point la crise actuelle commence à peser sur les gens… J’ai perdu un ami qui n’avait plus la force de se battre la semaine dernière… C’est une période difficile pour tout le monde et ça revient au fondement de nos valeurs en tant qu’individus. Alors j’essaie d’être plus réceptif, plus sensible aux autres. C’est une saison de grandes transformations, et nous avons besoin de nourrir notre espoir à travers ce que nous partageons avec les autres, de nous rappeler de ce que veut dire être humain au-delà du monde technologique dans lequel nous sommes branchés.

Quels sont tes sentiments personnels quand tu chantes cette chanson qui est si intime pour toi ?

Je pense plus en terme d’images, comme des flashs qui vont et viennent. Ce sont plus des impressions que des visions. Je ne veux jamais me pré-disposer à ressentir un type particulier de sentiment quand je joue, je veux plonger dans l’invisible et d’en faire partie de façon commune. Ça serait facile pour moi de simplement m’accrocher à mes propres désirs et attentes émotionnelles, mais je perçois la musique comme une communion… Ce sont des images, des sensations, des flashs et un abandon de soi…

Alex, mon frère, quand as-tu commencé à apprendre et étudier la musique ?

En fait, je n’ai jamais appris à jouer d’un instrument, encore moins étudier… La musique jouait tout le temps chez moi quand j’étais enfant. Les moments les plus précieux vécus avec mon père tournent principalement autour de la musique et de l’art… Mais ce n’est que quand j’ai vu le groupe du frère d’un de mes amis répéter dans un sous-sol que la musique est vraiment devenue le centre de ma vie… Mais je n’ai jamais appris ou étudier la musique. Ça doit être une chose magnifique de lire la musique et tout, mais je suis plutôt un déconstructionniste de ma propre création que quelqu’un qui a un quelconque intérêt dans le fait de jouer la création de quelqu’un d’autre… alors je crois que c’est mon excuse !

Pendant le concert live, j’ai senti le lien avec les membres du groupe et l’équipe envelopper doucement les émotions profondes d’Alex. J’aimerais aussi savoir comment les gens qui étaient impliqués avec le concert, l’image, la production et le suivi avec les fans se sont sentis.

Pour moi, la musique implique un abandon total de soi. Non pas le déni de mes propres émotions, mais un complet lâcher prise à sa nature… Et pour que je puisse le faire, j’ai besoin de faire confiance à ceux qui vivent ces émotions avec moi… Ce lien est essentiel. L’esprit que je veux toucher, si je peux le dire comme ça, quand je joue de la musique est très “fragile” et ce qui compte le plus est le moment… Parfois, je peux vraiment le sentir et parfois je ne ressens rien du tout. J’ai besoin de rester reconnaissant quand ça fonctionne, et aussi quand il ne se passe rien. Pour ce qui est des membres de l’équipe et du suivi avec les fans, c’est difficile pour moi de dire ce qu’ils ressentent et ce qu’ils vivent à travers ça… Je souhaite toujours que tout le monde se sente inclus, bienvenu et reçu, parce que c’est ce rassemblement qui importe le plus pour moi. Il s’agit de nous tous dans un sens très global, jamais de moi ou d’eux…

Lire la première partie

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