L’art : Un sac en plastique ou un arbre
Une fois de retour en studio, nous avons parlé de la nature de la liberté, qui permet à la créativité de s’émanciper de notre peur d’être exposés à la personne limitée que nous sommes. C’était intéressant de s’ouvrir à ce sujet, tout particulièrement venant de la part de gens que je considère très talentueux. Mon point de vue a toujours été que peu importe à quel point tu as du talent, c’est le travail que tu y mets qui dessinera la route devant. J’imagine que c’est pourquoi, pour moi, le succès, tel que nous le voyons souvent, tout particulièrement lorsqu’il s’agit d’art, n’a rien à voir avec la popularité ou la célébrité. Damo est un exemple parfait de ça ; il a eu un mode de vie modeste en comparaison aux stars du rock qu’il a probablement inspiré, mais sa véritable richesse était de l’esprit et de l’âme. Et bien que ça ne soit pas nécessaire d’être sans-le-sou et brisé pour avoir un impact, certains sont plus choyés que d’autres. Je crois qu’il faut aiguiser son moi intérieur pour créer quelque chose qui résistera à l’épreuve du temps. Nous vivons dans une ère de production de masse en plastique, indestructible, et en quelque sorte éternel… Outre cela, lorsque je regarde la forêt qui entoure ma maison en Virginie, je peux voir le cycle de la vie se régénérer par lui-même d’un arbre mort à ce qu’il continue d’offrir, longtemps après sa chute. Ma perception de l’art est la même ; beaucoup trop de sacs en plastique et trop peu d’arbres. C’est avec cette idée en tête que nous avons commencé la session d’écoute…