Burning the Bridges - Le processus plutôt que le produit
Je savais que nous n’aurions pas beaucoup de temps dans l’après-midi pour nous dévouer à une session de studio exhaustive, comme il y avait une fête d’anniversaire surprise préparée pour Jeff pour le Super Bowl. Ma mère venait avec son compagnon et tous les détails étaient organisés pour que tout débute dès le botté d’envoi, alors c’était le contexte idéal pour inviter le reste du groupe à apporter leurs couleurs à « Burning the Bridges ». Nous avons commencé par Jeff, à qui j’ai expliqué que j’entrevoyais une séquence de basse plus rêveuse et cette sonorité sur laquelle inviter en douceur les autres membres du groupe dans la deuxième section de la chanson. Il avait la gamme dans laquelle la chanson serait jouée et le rythme recherché pour la jonction avec la deuxième section de la chanson, et l’intro de celle-ci… et c’était tout. « Pense au mouvement Fluxus, Jeff », qui est en fait une démarche artistique qui est devenue un mouvement dans les années 60, un mouvement philosophique à propos duquel je lui ai offert plusieurs livres sur le sujet, il y a environ un an, pour qu’il saisisse ce que je voulais dire. Peu de temps après, Jeff termina de jouer et s’exprimer, puis Miss Isabel est venue pour la section des instruments à vent. Elle n’avait aucune idée non plus et « Fluxus » sonnait plutôt comme un nom de général romain ou un dieu grecque lorsque Jeff a mentionné la direction… « QUOI ?!?, QUI ?!? » Nous avons tous ri et ajouté « déconstruction » Miss. En un instant, ça semble avoir initié le spectre des possibilités à explorer. Une heure plus tard, la « chanson » prit vie dans une forme à la Frankenstein… le processus plutôt que le produit… Ce n’est pas parce que c’est une esquisse qu’elle ne peut respirer d’elle-même et se développer en sa propre entité. Et c’est au moment où j’ai demandé à Ben d’appuyer sur la touche d’enregistrement de cette « création » sans mix, sous-formée et incomplète que le véritable sentiment de satisfaction a pris naissance en chacun de nous. Le collage de sentiments bruts et l’assemblage de pièces sans contraintes ont pris vie… aussi imparfaitement monumental qu’une partie de nous-même étant née de nouveau, entièrement en ses propres termes et libre du monde. « C’est incroyable » cria Moose après que nous ayons écouté la chanson avec le son à fond. Je me suis retourné vers lui et lui ai dit : « Ce n’est pas important si c’est ça ou pas, c’est vivant, et c’est ce qui est primordial. » Oui, j’ai un sens léger pour le drame de temps à autre, mais ce n’était pas moins vrai pour autant 😉 C’EST LE BUT !!!