Je crois que chacune de mes chansons a la capacité de continuer à croître par elle-même une fois que je laisse aller ma propension à m’y accrocher aussi longtemps que je le peux, trop longtemps parfois, qu’elles ont la bénédiction de continuer à évoluer à travers le coeur et l’esprit de ceux qui les accueillent pour un instant ou deux pendant le voyage qu’est leur vie. Il y en a certaines dont la nature est assez puissante pour transformer et retransformer, modeler et remodeler, transfigurer et retransfigurer qui je suis. Parmi celles-ci, la chanson The Pain That Bonds a une rare ascendance sur ma métamorphose intérieure constante, comme un repère me rappelant d’où je viens, m’offrant de la lucidité quant à où je suis, me donnant le courage de rêver mes lendemains à nouveau.
C’est à travers une entrevue/conversation que j’ai eue récemment avec mon ami Scott, qui a mentionné que la version initiale de cette chanson, que l’on retrouve sur l’album Windows in the Sky, durait 5 minutes, alors que sa dernière incarnation sur A Nightfall Ritual dure 16:41, que j’ai réalisé à quel point cette chanson était évocatrice de mon voyage personnel. Écrite à partir de mes désespoirs en deuil, j’ai commencé à griffonner quelques-unes de ses paroles sur un toit à Tanger en août 2016, il y a presque 10 ans. Je ne suis pas certain qu’il reste encore des éléments de la personne que j’étais à ce moment-là… Cela pourrait expliquer les 11-12 minutes supplémentaires qu’elle a gagnées au fil des années.
Écouter sa conception initiale, suivie de sa version la plus récente, révèle beaucoup à propos du voyage émancipateur que demeure, aujourd’hui encore, sa quête, en mouvement perpétuel.