Alex Henry Foster à Cologne

« C'est ce type ! Et seulement ce type. »

Le Canadien Alex Henry Foster voulait donner un concert gratuit dans le Biergärten de Die Kantine à Cologne le 27 juillet. Le mauvais temps l’a obligé à le faire à l’intérieur.
Alex Henry Foster, Cologne (Photo: Stéphanie Bujold)

La pluie qui s’est abattue sur Paris la veille au soir lors de l’ouverture des Jeux Olympiques frappe maintenant Cologne. Le concert prévu dans le Biergärten extérieur à Die Kantine au nord de Cologne n’est pas une bonne idée par ce temps. Il est donc temps de rentrer à l’intérieur, dans le grand club – l’entrée est toujours gratuite, une promesse est une promesse. Un bref sondage montre que personne dans le public n’a connu un concert gratuit dans une salle aussi grande depuis longtemps. Bien sûr, un chapeau est jeté : tous les bénéfices vont aux artistes, et les gens sont exceptionnellement généreux. Cela s’explique par le fait que la star de la soirée a trouvé une base de fans fidèles et dévoués. La densité des porteurs de t-shirts de groupe est étonnamment élevée.

Alex Henry Foster est un homme de grands gestes (Photo : Stéphanie Bujold)

Alex Henry Foster est le chanteur du groupe de rock canadien complexe et intense Your Favorite Enemies, mais il est aussi un musicien pour qui un seul groupe ne suffit plus. C’est pourquoi il est en tournée avec son groupe The Long Shadows, qui est pour l’instant plus un projet live qu’un projet studio. La direction que prendra le spectacle est déjà indiquée par la musique qui jouera dans les haut-parleurs jusqu’au début à 20 heures : « Disintegration » de The Cure. Lorsque Foster et le groupe commencent avec « Up Til Dawn », on a l’impression que The Cure, Pink Floyd et …And You Will Know Us By The Trail Of Dead se rassemblent sur une place de marché médiévale et entament un rituel. L’intensité est à son comble dès le début, les guitares rugissent, Foster joue de son instrument avec un archet de violon, la claviériste Miss Isabel domine les débats et chante comme une sirène.

Avec Alex Henry Foster, les jeunes talents ont aussi leur chance (Photo : Stéphanie Bujold)

Ensuite, il y a « I’m Afraid », une chanson qui symbolise ce que Foster veut transmettre avec sa musique : dans la première partie, il formule ses innombrables peurs, la chanson avance nerveusement jusqu’à trouver sa grande résolution dans l’idée que chaque peur peut être vaincue si l’on se connaît, si l’on reste ensemble. Foster, âgé d’une trentaine d’années, a déjà eu une vie mouvementée, a échappé à l’impasse politique de l’extrémisme de droite dès sa jeunesse et est depuis de nombreuses années un combattant convaincant des droits de l’homme. Quelqu’un qui ne se contente pas de parler, mais qui fait aussi avancer les choses. Et donc : authentique. Ce qui explique à son tour la fidélité de ses fans.

Les porteurs de t-shirts en action (Photo : Stéphanie Bujold)

Le concert entier reprend le leitmotiv de Foster : lui et son groupe jouent du rock communautaire, développant un tissu musical dont on ne peut ni ne veut échapper. Le concert de Cologne est le dernier de la tournée – et c’est quelque chose à célébrer : dix chansons sont prolongées sur deux heures et demie, le rappel est une version de 14 minutes de l’épique « Slow Pace Of The Winds ». Alors, qu’est-ce que c’est ? Dark wave, post-rock, prog, noise, emo ? Quelqu’un à côté, dont la chemise est complètement trempée de sueur, dit : « Qu’est-ce que c’est ? C’est ce type ! Et seulement ce type. »

Originalement paru dans Visions Magazine

Lisez l’article original ici.

01.08.2024 | 14:42 | Auteur: André Boße

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