Joie collective. Ma soeur. Tristesse illusoire des lumières en néon.

Je n’ai pas beaucoup dormi… Je suis allé au lit à 2h du matin même si j’étais sur le point de m’effondrer dès 21h. L’atmosphère de la fête de Jeff était bien, rien de trop fou, ni plus ni moins, une ambiance agréable… Jusqu’à ce que ma soeur Mary arrive et qu’elle élève le tout de quelques crans. Oh, Mary ! Elle est hilarante… Vraiment ! Eh oui, je suis un enfant unique qui a une soeur. Je crois que cela requiert une petite explication. Mes parents l’ont adoptée lorsqu’elle avait environ 20 ans. Je sais que ça ne se fait pas d’adopter quelqu’un de plus de 18 ans, ça ne fait aucun sens, mais si vous lisez ceci, vous savez déjà que peu de choses font du sens en ce qui concerne la “normalité” globale de ma vie. Si ce n’est pas anormal, c’est à tout le moins clairement atypique. Ceci étant dit… Ma soeur a une histoire qui a débuté très tristement. Nous nous sommes rencontrés par le biais de nos activités en travail social, sommes devenus de très bons amis et peu de temps après, nous faisions partie du même plus grand cercle d’amis. Mes parents se sont mis à l’apprécier et la traitaient en quelque sorte comme si elle était leur propre fille. Un jour, Mary a demandé à mes parents s’ils seraient d’accord pour qu’elle change son nom pour Foster, afin d’honorer la façon dont ils l’ont accueillie, chérie, et pris soin d’elle lorsqu’elle en avait le plus besoin et qu’elle cherchait si ce n’est qu’une parcelle d’amour véritable pour être suffisamment inspirée à construire sa propre vie, loin de la désolation de son enfance. Mes parents furent vivement émus. Ils ont toujours pris soin de mes amis, d’aussi longtemps que je puisse m’en rappeler, et le tout sans aucune forme de jugement. Mes parents n’ont jamais vu notre famille comme étant un trio, mais plutôt comme une entité variant en fonction des circonstances. Ils étaient toujours présents, toujours prêts à être un refuge. Si certains ne furent pas aussi reconnaissants, Mary devint une bénédiction pour eux, et était ainsi un membre de la famille. C’est d’autant plus percutant pour les gens lorsque je l’introduis en tant que ma soeur, puisque Mary est métisse, soit mi noire – mi caucasienne. Je vous l’ai dit ; “atypique” est le mot juste !

Bref, lorsque Mary est de la partie, elle est la personne la plus divertissante que je n’ai jamais connue (et nous avons une bonne part de personnages plutôt “uniques” dans notre cercle d’amis resserré, alors ça vous donne une idée de l’individu haut en couleur qu’elle peut être). Il n’y a pas de fête tant que Mary n’est pas dans la partie. Alors que je cherchais une porte de sortie pour aller au lit, comme j’étais exténué, j’ai entendu une voix forte s’exclamer : “Est-ce un salon funéraire ou une fête d’anniversaire et de Super Bowl ?” Je me suis retourné pour voir ma soeur se tenant dans l’embrasure de la porte, 2 bouteilles de tequila dans les mains. “Aux oubliettes, toute possibilité de fuite en douceur,” me dis-je spontanément. “Mon frère, tu es si calme, allez !!!” Cette tempête, qui n’était pas très subtile, avait le pouvoir de se transformer assez rapidement en quelque chose de très “spécial”… J’étais toutefois soulagé de voir que les gens étaient en fait plus intéressés par la partie en tant que tel, et tout particulièrement par les théories et conspirations à propos de Taylor Swift, que par la tequila. Peut-être que personne n’avait envie de découvrir des vidéos d’eux-mêmes tentant de “twerker” le matin suivant, ce qui était un gain pour tous. Aucun touchdown n’était nécessaire… Dieu merci !!!

En fait, la raison pour laquelle je suis allé me coucher beaucoup plus tard que je ne l’aurais initialement souhaité, était dû à une conversation qui a pris place après le départ de ma mère et de son compagnon, une fois les célébrations de la partie terminées. “La mesure par laquelle nous vivons véritablement.” Ça semble être un sujet de conversation intéressant à joindre à minuit, par vrai ? Tout particulièrement lorsque tout le monde est sobre… Et puis cela se transforme en une conversation sur les obsessions que nous utilisons comme excuses pour justifier notre refus de vivre pleinement, de cultiver suffisamment de prétention qui vaille la peine de croire à une réalité complètement alternative, faite de pièces que vous avez fabriquées vous-même, essayant de vous convaincre que tout mensonge épanouissant est synonyme de bonheur. « Sans tracas, sans souci »… Vraiment ?! J’ai tenté d’en comprendre le concept. “Si je te fais croire mes mensonges, ils deviennent vérités… Ainsi, je ne suis plus une fraude, et ma vie non plus”. Quoi ?! “Excuse-moi, peux-tu répéter ça une fois de plus s’il te plaît ?” J’ai réalisé que j’aurais dû aller me coucher, finalement… Et lorsque je me suis dirigé vers ma chambre, j’étais attristé pour ceux se réduisant à être des adorateurs de la lumière en néon en raison d’un manque de volonté à voir les merveilles, bien qu’engageantes, de la lumière naturelle et véritable de la nature. Je ne savais honnêtement pas quoi en faire. Tu peux citer autant de philosophes que tu le souhaites pour justifier ce mode de pensée… Mais j’ai tout simplement trouvé ça très triste…